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La gestion des risques engendrés par les marnières abandonnées

Date du document final : 
mai 2019
Date de mise en ligne : 
oct. 2019
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Source : 
Paris : Conseil général de l'environnement et du développement durable, mai 2019.- 87 p.
Résumé : 

Les sols des plateaux sédimentaires de l’ouest du bassin Parisien sont acides et facilement déstructurés sous l’action de la pluie. Pendant plusieurs siècles, l’apport de craie permettait de corriger ces défauts et d’améliorer la productivité agricole. Cette pratique, appelée « marnage », a engendré une multiplication massive des sites souterrains d’extraction manuelle. Ces petites carrières, les « marnières », ont été abandonnées et quasiment jamais comblées. Leur destin inéluctable est l’effondrement, brutal ou progressif, juridiquement assimilé aujourd’hui à un risque naturel. Leur nombre est estimé autour de 140 000 pour la Haute-Normandie. En zone construite, l’impact sur un bâtiment d’un effondrement est souvent spectaculaire, presque toujours conséquent en termes matériels et, dans de très rares cas, dramatique, avec des décès. Les montants financiers sont à la fois incertains et souvent élevés, les situations humaines et financières associées souvent pénibles et difficiles à gérer. Ce risque est un phénomène diffus au déclenchement de facto imprévisible, uniformément réparti sur les vastes territoires concernés et très difficile à localiser. Il doit être géré de façon rationnelle : l’identification/ localisation aussi précise que possible, puis la réduction/suppression de la probabilité d’occurrence ou des enjeux, c’est-à-dire des équipements ou des populations exposés. Cette gestion, reste toutefois perfectible de plusieurs points de vue. Les informations disponibles sur le risque doivent, d’une part, faire l’objet d’une meilleure connaissance et, d’autre part, être enrichies pour atteindre une exhaustivité satisfaisante. Des perspectives intéressantes existent au sein des organismes scientifiques et techniques (Cerema, BRGM) et doivent être soutenues. Dans les zones où un risque est connu, des mesures sont aujourd’hui imposées afin de le gérer. Les collectivités et les notaires semblent, désormais, pleinement assumer leurs rôles et responsabilités. Les nouvelles constructions sont interdites ou soumises à conditions, les extensions limitées. Une harmonisation régionale, voire nationale, des doctrines est souhaitable. La question de l’information positive des résidents concernés par un risque identifié constitue un enjeu majeur. Enfin, la gestion des sinistres avérés et des situations où la présence d’une cavité au droit d’un bâtiment est certaine reste susceptible d’amélioration. Les techniques de détection et de caractérisation en champ proche doivent progresser. L’encadrement technique des opérateurs doit être renforcé, voire mis en place. Dans ce contexte et pour les particuliers, la subvention à 30 % des études et travaux de mise en sécurité par le fonds Barnier apparaît trop faible, ralentissant les décisions avec des surcoûts en termes de relogement non nuls. Une augmentation de ce taux à 80 % environ paraîtrait justifiée : c’est un des rares risques naturels pouvant être totalement supprimé par des interventions humaines. Ces conclusions ou ces recommandations sur ce risque ancien ne sont pas nouvelles. Les évolutions techniques à l’étude en matière de détection et le développement du traitement des données par intelligence artificielle, que la mission recommande d’expérimenter puis de généraliser, sont l’occasion d’une remobilisation de tous les acteurs publics.

N° d’affaire : 
012595-01